Janvier 2013 Saint-Etienne : Analyse par segmentation des musiques électroacoustiques

Lundi 21 
janvier
 2013 de
 10h30 
à
 17h30 – Salle 
du 
conseil 
bâtiment 
G Université Jean M
onnet

33 
rue
 du
 Onze
 Novembre, 
Saint‐Étienne

Invité : Georges Bloch, responsable du département des métiers du son au CNSMD de Paris.

Programme de la journée

Implémentation des techniques de MIR (Music Information Research), du développement de méthodologies analytiques et de représentation musicale pour l’analyse musicologique.
Mikhail
 Malt, Ircam
‐
OMF / MINT
, Université 
Paris‐Sorbonne

Nous
 présenterons 
dans 
ce 
séminaire
 quelques
 résultats 
de 
nos 
recherches 
sur 
les 
sujets
 suivants 
:

  1. développement
 de
 méthodologies
 d’analyse
 fondées
 sur
 l’extraction
 de
 données
 audio, 
notamment 
à 
partir 
de 
descripteurs 
audio,
  2. étude
 des
 rapports 
entre
 caractéristiques
 physiques
 ou
 acoustiques
 et
 caractéristiques 
musicales 
ou 
cognitives. 
Inférence 
de 
fonctionnalités 
et 
caractéristiques
 musicales
 à
 partir
 de
 données
 audio.
 Développement
 d’un
 point
 de
 vue
 cognitif
 dans
 l’analyse 
des 
musiques 
électroacoustiques,
  3. La
 représentation
 des
 données,
 soit
 dans
 un
 but
 musicologique
 analytique,
 soit
 pour
 l’élaboration 
de 
partitions 
d’écoute.

Analyse musicologique de la vocalité et segmentation, état des lieux
Bruno 
Bossis, Université
 Rennes 
2, 
OMF‐MINT
 / 
SFAM

Basées
 sur
 des
 compétences
 scientifiques
 et
 informatiques,
 de
 nombreuses
 recherches
 ont
 été
 menées
 sur
 la
 vocalité.
 Le
 plus
 souvent,
 elles
 s’intéressent
 à
 des
 corpus
 relativement 
larges 
qui 
dépassent 
largement 
celui 
de 
la 
musique. 
Par 
contre,
les 
travaux
 musicologiques
 sont
 encore
 relativement
 rares
 dans
 ce
 domaine.
 Utilisant
 différentes
 ressources,
 ils
 considèrent
 la
 vocalité
 plus
 globalement,
 en
 tant
 que
 carrefour
 entre
 la
 poésie,
 la 
déclamation,
 le 
chant 
et 
la 
scène. 
Ces 
travaux 
montrent
l’étendue 
du 
corpus 
et
 la
 variété
 des
 processus
 mis
 en
 œuvre
 par
 les
 compositeurs
 et
 les
 interprètes,
 entre langage 
écrit,
parole, 
chant 
et 
toute forme 
d’expression 
vocale, 
naturelle 
ou 
machinique.
 L’analyse
 musicologique
 prend
 généralement
 appui
 sur
 un
 socle
 difficilement
 contournable
 :
 la
 segmentation
 de
 l’écriture
 musicale
 et
 de
 la
 texture
 sonore
 sur
 différents
niveaux
 temporels. 
La 
vocalité, 
par 
sa 
richesse 
acoustique 
et 
émotionnelle, 
par
 son
 rapport
 au
 corps
 et
 au
 langage,
 constitue
 un
 champ
 particulièrement
 intéressant
 pour
 l’étude 
de 
ces 
enjeux 
analytiques.

Pour une description analytique des différents types de sons électroacoustiques employés dans les musiques rock
Laurent Pottier, CIEREC, Université
 Jean Monnet, Saint-Étienne

Les
 musiques
 rock
 résistent
 en
 grande
 partie
 aux
 techniques
 d’analyse
 musicologiques
 traditionnelles.
 Le
 travail
 sur
 le
 traitement
 du
 son,
 réalisé
 en
 studio
 comme
 en
 concert,
 fait
 appel
 à
 des
 appareillages
 et
 à
 un
 savoir‐faire
 de
 plus
 en
 plus
 complexes.
 Très
 souvent,
 la
 signature
 d’un
 groupe
 de
 musiciens
 est
 liée
 à
 certaines
 qualités
 sonores
 particulières
 qu’il
 arrive
 à
 obtenir
 par
 divers
 procédés
 électroacoustiques.
 Si
 ces
 caractéristiques
 sonores
 peuvent
 être
 décrites
 par
 la
 détermination
 de
 la
 chaine
 de
 traitements
 du
 signal
 mis
 en
 œuvre,
 il
 est
 autrement
 plus
 complexe
 d’analyser
 ces
 caractéristiques
 en
 se
 basant
 exclusivement
 sur
 l’étude
 du
 signal
 audio
 résultant.
 Nous
 étudierons
 quelques
 cas
 particuliers
 de
 sons
 que
 l’on
 peut
 observer
 dans
 ces
 musiques
 (sons
 instrumentaux
 électriques,
 sons
 vocaux
 extrêmes,
 sons
 concrets)
 en
 proposant
 des
 exemples
 de
 transcriptions
 assistées
 par
 ordinateur,
 tout
 en
 en
 soulignant
 leurs
 limites
 et
 en
 insistant
 sur
 les
 nécessités
 de
 trouver
 de
 nouvelles
 techniques
 d’analyses
 du
 signal,
 plus
 efficaces,
 plus
 proches
 de
 la
 perception
 auditive,
 mieux
 adaptées
 à
 l’analyse
 musicologique
 de
 ce
 type
 de
 musique.
 Ces
 techniques
 d’analyse
 pourraient
 trouver
 des 
champs 
d’application 
dans 
les 
musiques 
électroacoustiques 
en 
général.

De l’outil d’expression musicale à l’environnement d’analyse musicologique, la segmentation comme principe d’articulation
Frédéric
 Dufeu, Centre 
for 
Research 
in 
New 
Music 
(CeReNeM), 
University 
of 
Huddersfield, 
GB

L’analyse
 des
 musiques
 électroacoustiques
 peut
 dans
 une
 large
 mesure
 s’appuyer
 sur
 l’étude
 des
 outils
 technologiques
 impliqués
 dans
 l’activité
 créatrice,
 au
 stade
 de
 la
 composition
 comme
 à
 celui
 de
 l’interprétation
 ou
 de
 la
 performance
 improvisée.
 Lorsque
 les
 programmes
 informatiques
 conçus
 pour
 produire
 les
 œuvres
 sont
 exploitables
 par
 le
 musicologue,
 leur
 examen
 peut
 être
 complété
 par
 un
 travail
 d’adaptation
 ou
 de
 reconstruction
 favorisant
 aussi
 bien
 l’analyse
 elle‐même
 que
 la
 présentation
 de
 ses
 résultats.
 Pour
 rendre
 compte
 des
 objets,
 processus
 et
 structures
 mis
 en
 jeu
 à
 partir
 de
 leurs
 modalités
 d’élaboration
 dans
 les
 murs
 du
 studio
 ou
 sur
 la
 scène,
 cette
 approche
 d’ordre
 organologique
 appelle
 une
 segmentation
 de
 l’outil
 d’expression
 selon 
plusieurs 
dimensions
 : 
étapes 
de 
l’expérimentation 
compositionnelle,
 unités
 élémentaires
 de
 production
 sonore,
 objets
 musicaux
 en
 découlant
 de
 fait
 ou
 potentiellement.
 Si
 la
 mise
 en
 œuvre
 de
 méthodes
 d’analyse
 destinées
 à
 une
 telle démarche 
semble 
nécessairement 
fragmentaire 
du 
fait 
de 
l’hétérogénéité 
du 
corpus 
visé,
 cette
 communication
 discutera
 les
 perspectives
 et
 les
 limites
 d’un
 environnement
 informatique
 d’analyse
 pouvant
 articuler
 des
 objets
 issus
 de
 la
 segmentation
 d’outils
 servant 
des 
situations 
artistiques 
et 
techniques 
fortement 
différenciées.

La segmentation dans l’analyse d’une performance électroacoustique improvisée
Pierre Couprie, OMF‐MINT, Université Paris-Sorbonne
 / 
SFAM

Dès
 les
 débuts
 de
 la
 musique
 concrète,
 les
 compositeurs
 ont
 employé
 l’improvisation
 pour
 générer
 des
 matériaux
 ou
 enrichir
 leurs
 œuvres
 de
 séquences
 jeu
 improvisées.
 Dans
 les
 années
 60
 et
 70,
 de
 nombreux
 groupes
 de
 musique
 électroacoustique
 ont
 intégré 
l’improvisation 
dans 
leur 
répertoire. 
Mais, 
c’est 
à 
partir 
du 
milieu 
des 
années 
90
 que
 l’improvisation
 électroacoustique
 est
 devenue
 un
 véritable
 courant
 musical
 se
 détachant
 de 
la 
musique 
de 
support. 
Ces
performances
 mettent 
sur 
le 
devant 
de 
la 
scène
 de
 nombreux
 problèmes
 d’analyse
 musicale.
 La
 définition
 même
 de
 la
 notion
 d’instrument,
 la
 modularité
 des
 dispositifs
 technologiques,
 la
 place
 de
 la
 partition
 dans
 l’improvisation,
la
 forme 
de 
cette
 partition, 
l’interaction 
entre 
les 
musiciens, 
la 
structure
 musicale
 ou
 la
 captation
 musicologique
 de
 telles
 performances
 en
 sont
 quelques
 exemples.
 La
 segmentation
 est
 un
 problème
 central
 en
 analyse
 et
 les
 performances
 électroacoustiques
 improvisées
 démultiplient
 les
 questionnements
 sur
 trois
 niveaux
 :
 musical,
 technologique
 et
 visuel.
 Cette
 présentation
 permettra
 de
 faire
 un
 état
 des
 lieux
 de
 quelques‐uns
 de 
ces 
questionnements.

Analyser et représenter la production du son dans les œuvres mixtes
Exemple du patch Max/MSP de En Echo de Philippe Manoury
Alain 
Bonardi, Université 
Paris
 8
 et
 IRCAM

A
 côté
 de
 la
 traditionnelle
 dichotomie
 entre
 note
 et
 son,
 entre
 partition
 et
 sonagramme,
 nous
 nous
 penchons
 sur
 l’analyse
 et
 la
 représentation
 de
 la
 production
 du
 son
 dans
 les
 œuvres
 mixtes
 associant
 musiciens
 et
 machines
:
 comment
 modéliser
 –
 en
 temps
 ou
 hors‐temps
 ‐
 le
 fonctionnement
 de
 la
 machinerie
 informatique
 de
 production
 sonore
?
 Partant
 de 
l’exemple
 du 
patch 
Max/MSP
 de 
En Echo de
 Manoury
 (version 
2011), 
nous montrerons
 comment
 la
 compréhension
 du
 fonctionnement
 de
 cet
 ensemble
 complexe
 nous
 a
 conduit
 à
 des
 descriptions
 abstraites
 de
 situations
 de
 transformation
 et
 génération
 sonore
 mais
 aussi
 à
 leur
 suivi
 dans
 le
 temps,
 sous
 la
 forme
 de
 motifs.
 Entre
 analyse
 et
 orchestration
 (mais
 sans
 véritable
 organologie
 d’une
 lutherie
 électronique
 pléthorique),
 entre
 recherche
 de
 patterns
 et
 choix
 de
 représentation,
 notre
 approche
 se
 veut
 d’abord
 musicologique,
 en
 mobilisant
 un
 certain
 nombre
 de
 techniques
 informatiques.